Jean-Bernard Brisebarre
dit JOANNY

247e sociétaire

Entré à la Comédie-Française en 1807 ; nouveaux débuts en 1826 ; sociétaire en 1828 ; retraité en 1841.

Fils d'un musicien de Dijon, il est envoyé à Paris pour étudier la musique, mais il lui préfère la peinture. À 16 ans, il s'enrôle dans l'armée révolutionnaire, qu'une blessure grave l'oblige à abandonner pour l'administration des domaines. Il quitte l'administration pour des théâtres de société puis, sur les conseils de Mademoiselle Saint-Val cadette, il débute en 1797 au théâtre de la République. Ensuite, il accompagne Talma dans ses tournées en qualité de grand confident. Pendant près de vingt ans, il va sillonner la province, méritant le surnom de « Talma des provinces ».

Un premier début à la Comédie en 1807 n'est pas suivi d'engagement – on lui reproche d'imiter Talma, alors en pleine gloire – et le renvoie dans les départements. C'est en 1819 qu'il obtient à l'Odéon un retentissant succès dans le rôle de Procida des Vêpres siciliennes de Casimir Delavigne. Dès lors sa carrière est tracée et la Comédie-Française cherche à l'arracher à l'Odéon, qui proteste. Il y restera jusqu'en 1825, date à laquelle il est engagé à la Comédie-Française. Il débute en 1826 et sera sociétaire en 1828. Il est, pour les jeunes auteurs du drame romantique, un appui loyal et consciencieux. Ses créations du Duc de Guise, dans Henri III et sa cour d'Alexandre Dumas, d'Othello dans Le More de Venise et du Quaker de Chatterton d'Alfred de Vigny, de Don Ruy Gomez dans Hernani et de Saint-Vallier dans Le roi s'amuse, de Victor Hugo, de Tyrrel dans Les Enfants d’Édouard de Casimir Delavigne, etc. sont autant de succès et d'atouts pour la réussite de l'école nouvelle. Dans la tragédie classique, il est Auguste (Cinna), le Vieil Horace (Horace), Burrhus (Britannicus)... et, dans la grande comédie, le baron d'Eugénie de Beaumarchais et Vanderk du Philosophe sans le savoir de Sedaine.
Acteur solide, laborieux, mais d'une présence scénique indéniable, il se retire, pour raisons de santé, en 1841, et joue une dernière fois le Vieil Horace, aux côtés de Rachel dans le rôle de Camille, à sa soirée de retraite en 1846.

Il a écrit plusieurs ouvrages, dont certains publiés de son vivant, mais le plus précieux de ses écrits est un Journal dont le manuscrit, conservé à la Bibliothèque de l'Arsenal (fonds théâtral Rondel), a été publié par Maurice Descotes en 1955, document exceptionnel sur la naissance du drame romantique.

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