Mademoiselle Favart

278e sociétaire

Entrée à la Comédie-Française en 1848 ; sociétaire en 1854 ; retraitée en 1879.

Élève de Samson au Conservatoire, Maria Pingaud, dite Mademoiselle Favart, entre à quatorze ans à la Comédie-Française où elle débute dans les rôles d'ingénues. Après Valérie aux côtés de Rachel, elle joue Henriette des Femmes savantes et Chérubin du Mariage de Figaro.
Les premières années de sa carrière, consacrées au seul emploi des ingénues, ne satisfont pas la jeune actrice, qui va jouer pendant six mois au théâtre des Variétés des rôles plus importants, comme la Petite Fadette et Mimi de La Vie de Bohème. Lorsqu'elle revient à la Comédie-Française, elle peut aborder les rôles, plus conformes à son tempérament dramatique, des princesses de tragédie. Elle est tour à tour Andromaque, Aricie, Junie, Atalide, Monime, Esther (grande reprise de 1864, avec les chœurs de Moreau). Elle est Dona Sol à la reprise d'Hernani en 1867 et Marion Delorme en 1872, avec, dans le rôle de Didier, un jeune débutant nommé Mounet-Sully.

Elle joue les héroïnes de Musset : Marianne et Camille (avec Perdican-Delaunay en 1861), Elsbeth de Fantasio et la Muse de La Nuit d'octobre. Elle est surtout, pour le public contemporain, la belle et touchante interprète des drames de mœurs à la mode, d’Émile Augier à Alexandre Dumas fils, de Louis Bouilhet à Édouard Pailleron, d’Émile de Girardin à Octave Feuillet dont la Julie, interprétée magistralement devant l'impératrice bouleversée d'émotion, marque le point culminant de la carrière de Maria Favart (1869). Diseuse de qualité, il lui arrive à réciter des poèmes dans le monde et devant la famille impériale.

En 1870, elle est de celles qui organisent l'ambulance de la Comédie-Française dans le foyer du théâtre. Sous l'administration d’Émile Perrin, après 1872, elle se résout difficilement à changer d'emploi et à aborder les rôles marqués. Elle joue cependant Arsinoé (Le Misanthrope) et Clytemnestre (Iphigénie) mais s'aigrit de se voir préférer dans les premiers rôles les jeunes Sarah Bernhardt ou Sophie Croizette.
Elle prend sa retraite en 1879, reste encore un an à titre de pensionnaire et quitte la Comédie définitivement en 1881, après quoi elle participe encore à des tournées, joue à l'Odéon et sur d'autres scènes.

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