Mounet-Sully

297e sociétaire

Entré à la Comédie-Française en 1872 ; sociétaire en 1874 ; doyen de 1894 à 1916.

Ce Gascon rejoint Paris pour suivre les cours de déclamation de Ballande avant d'entrer au Conservatoire dans la classe de Bressant. Jean-Sully Mounet, dit Sully-Mounet, en sort en 1868 avec un premier accessit de Tragédie et un second prix de Comédie. Il joue, à l'Odéon, des rôles secondaires et, après la guerre de 1870 qu'il fait en qualité d'officier, il participe aux matinées Ballande où le remarque Émile Perrin, administrateur de la Comédie-Française.
Il débute en 1872 dans le rôle d'Oreste, d'Andromaque, mémorable soirée au cours de laquelle le jeune tragédien, par sa beauté, sa fougue, sa conception du rôle obtient un succès prodigieux. Il joue ensuite Le Cid, mais la sauvagerie de son jeu déconcerte et il est obligé de modifier son interprétation avant de devenir « le Rodrigue idéal », salué par la critique. Il s'empare alors pour plus de vingt ans de tous les grands premiers rôles tragiques du répertoire : Achille, Hippolyte, Néron, Joad, Horace, Polyeucte... Il joue Orosmane, dans une reprise de Zaïre de Voltaire et donne la pleine mesure de son tempérament dans le drame hugolien, de Marion Delorme (1873) aux Burgraves (1902) en passant par Hernani, Ruy Blas et Le roi s'amuse.
De même, les fureurs shakespeariennes conviennent à sa nature ardente : il fait un triomphe dans Hamlet, puis dans Othello.

Il utilise ses qualités plastiques, son sens du geste, sa voix tonitruante dans les représentations des tragiques grecs donnés tant à Orange qu'à la Comédie-Française : inoubliable Œdipe roi dans l'adaptation de Jules Lacroix d'après la tragédie de Sophocle, grandiose Créon d'Antigone, il met dans l'interprétation de ces grands textes une telle conviction, presque mystique, qu'il en devient légendaire. Le public, frappé de ses vociférations et de son lyrisme, le considérera longtemps comme le plus grand acteur tragique français. Les tournées triomphales qu'il a faites en Europe, en Russie et surtout aux États-Unis en 1894, avec ses plus grands succès (Œdipe roi, Hamlet, Ruy Blas et Hernani) témoignent de sa renommée internationale. Il est à cette occasion reconnu par les anglo-saxons comme un véritable acteur « shakespearien ».
À part quelques rares incursions dans la comédie – Jupiter d'Amphitryon et Alceste du Misanthrope , il n'est à l'aise que dans la tragédie et dans le drame. D'ailleurs, il ne crée, dans les pièces contemporaines, que des rôles « en costumes » : La Fille de Roland et Le Fils de l'Arétin d'Henri de Bornier, Par le glaive et La Martyre de Jean Richepin, Rome vaincue d'Alexandre Parodi, Garin de Paul Delair, Frédégonde de Dubout, Alain Chartier de Borelli, Patrie de Victorien Sardou, etc.
Doyen respecté, il se pique aussi d'écrire et interprétera lui-même en 1906 à l'Odéon, avec permission spéciale de la Comédie-Française, La Vieillesse de Don Juan, pièce écrite en collaboration avec P. Barbier. Ses Souvenirs d'un tragédien sont publiés l'année qui suit sa mort. En 1909, il a participé aux premières expériences du Film d'art (Le Baiser de Judas, Macbeth…). Un étonnant document tourné pour Pathé-Journal évoque son interprétation d'Œdipe roi.

Un médaillon, inauguré en 1927 sur les murs-mêmes de la Comédie-Française – galerie Montpensier –, rappelle son souvenir, seul acteur parmi les auteurs dont le profil figure sous les galeries du théâtre.

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