Cécile Brune reads Rudyard Kipling
Richelieu
Richelieu
Cécile Brune / Rudyard...
2008-02-06 00:00:00 2008-02-06 00:00:00
Renouer avec le simple plaisir de lire, de "faire la lecture", dans le plus grand dépouillement scénique, retourner à la narration sans aucune mise en scène, même sommaire, quel genre littéraire s'y prêtait le plus naturellement, selon moi, que le conte ?
Le choix était évidemment très vaste, puisque nôtre imaginaire collectif foisonne de quantité de mythes ou fabuleux récits, tantôt venus jusqu'à nous par le biais des plus anciennes traditions orales, tantôt matière d'écriture infiniment malléable dont les plus grands écrivains se sont emparés, y inscrivant de siècle en siècle leur singularité, leur génie particulier.
Le conte c'est l'éternel retour à la toute première rencontre avec la littérature, et par extension avec le Théâtre "sans" théâtre. Par le seul truchement d'une voix, l'enfant attentif à ce qu'on lui raconte devient tour à tour le metteur en scène d'univers inconnus qu'il recrée à sa guise, y inventant ses propres décors, et l'acteur d'une intrigue palpitante où il peut à loisir s'identifier à tel ou tel personnage.
Dans Histoires comme ça qui datent de 1902, et où transparaît une fois encore cette empathie qu'il a toujours eue pour le monde animal, c'est avec une imagination débridée, un style plein d'humour et de verve que Rudyard Kipling s'amuse à créer des intrigues cocasses sur l'origine du Monde, lorsque les hommes et les animaux parlaient encore la même langue et n'étaient pas encore tels qu'on les connaît aujourd’hui. "Ô Mieux-Aimée...", ainsi s'adresse-t-il à sa fille Joséphine, disparue quelques années auparavant, et, puisant dans ce leitmotiv, d'où renaissent à l'unisson tout l'amour et le chagrin d'un père, il parvient à tisser le lien ténu qui sépare le réel de l'imaginaire, à faire entendre le Singulier et l'Universel : quel est l'enfant qui n'a jamais prononcé cette fameuse formule, celle qui met si souvent les parents dans l'embarras : "Dis Pourquoi ?... Mais dis !!! Pourquoi ???"
En relisant ces courts récits qui ont enchanté mon enfance, je constate encore aujourd'hui l'extraordinaire raffinement de la composition stylistique, de la "partition" proprement dite. Kipling joue remarquablement des contrastes, des alternances de rythme.
Au dynamisme jubilatoire du verbe, à la vivacité des dialogues, se mêle adroitement le contrepoint quasi lyrique issu des commentaires du narrateur lui-même, du "Kipling" aux multiples facettes : à la fois chroniqueur, journaliste, romancier, mais avant tout immense poète. Avec malice et tendresse il convoque ici une ribambelle de créatures insolites et fantasques, et les parant du "masque-miroir" de l'animalité, les regardant s'ébattre au sein d'une nature tantôt accueillante, tantôt hostile, il en profite pour croquer judicieusement autant d'esquisses de ce que sont les hommes. Histoires comme ça, chef-d’œuvre absolu de ce qu'il est convenu d'appeler la "Littérature pour la jeunesse", semble toujours nous dire qu'il n'est jamais trop tard pour retourner vers l'enfance, quitte à réinventer sans cesse, enrichis d'une "insatiable curiosité" revigorante, le chemin bien souvent trop "tracé" de notre vie d'adulte.
Cécile Brune
pour les représentations de mars à juillet 2025
JEU 16 JANV à partir de 11h
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MER 22 JANV à partir de 11h
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