DÉCORS ROMANTIQUES : L’AILLEURS ET LE PITTORESQUE SUR SCÈNE, 1820-1880
De la période romantique, on retient en général 1830, date de la bataille d’« Hernani ». La mode scénique qui porte ce nom est en réalité bien plus large et propose des visions grandioses que le public a pu admirer comme des tableaux tout au long du siècle. Nous exposons des reproductions de ces maquettes, chefs-d’œuvre de réalisation, au cours de deux expositions successives.
La bibliothèque-musée de la Comédie-Française conserve 160 maquettes planes de décors de la période romantique (1820-1880). Ces maquettes représentent la première étape de la création d’un décor de scène, avant l’élaboration de maquettes en volume servant à la construction.
Le tournant vers le décor romantique est amorcé en 1825 avec la nomination du baron Taylor à la tête de la Comédie-Française.
Influencés par le succès des peintres d’histoire, disciples et successeurs de David, les décorateurs imaginent, sous l’influence des poètes, mais aussi des paysagistes et illustrateurs, un espace scénographique adapté au renouveau littéraire : cloîtres et chambres gothiques, horizons tourmentés et paysages pittoresques, prisons, ruines, cimetières, forêts font leur entrée en scène.
Pierre-Luc-Charles Cicéri dirige les ateliers de décoration de 1815 à 1833. Bien qu’attaché à l’Opéra, il est à l’origine de la plupart des décors réalisés pour les théâtres parisiens. Charles Séchan, son élève, écrit : « C’est vraiment Cicéri qui, le premier, sut comprendre que le temps des vieux décors antiques et classiques était passé, et qui, en même temps, posa en principe que, dans une décoration, les détails spirituels et soigneusement exécutés devaient être sacrifiés à la masse et à l’effet. »
De 1833 à 1837, l’atelier de Séchan et Diéterle fournit à la Comédie-Française 22 décorations neuves, puis l’atelier Philastre et Cambon crée les décors de la Comédie-Française de 1840 à 1846, avant que Cicéri n’en redevienne le décorateur attitré.
La rupture du théâtre romantique avec la règle des trois unités engendre une multiplication des tableaux, encourageant la création de nombreux décors plus somptueux les uns que les autres. Pour « Le More de Venise », créé le 24 octobre 1829, Cicéri réalise pas moins de 8 décors différents. Très coûteux, ces décors subissent réemplois et modifications. Ainsi, pour la création de Marion de Lorme, des éléments d’une quinzaine de pièces différentes sont combinés.
Cette exposition invite à découvrir, au fil de ces 43 maquettes mêlant différentes techniques, les changements intervenus dans le décor de scène à partir des années 1820.
Expositions présentées au Théâtre du Vieux-Colombier : du 21 sept. 2022 au 24 janv. 2023 / du 25 janv. au 16 juill. 2023.
Le Palais gothique : rideau / Pierre-Luc-Charles Cicéri, atelier de Cicéri, 1820-1822
« Iphigénie en Aulide » de Jean Racine : le camp d'Agamemnon / Pascal Blanchard, 1822
« Iphigénie en Aulide » de Jean Racine : le camp d'Agamemnon / Pascal Blanchard, 1822
Le Salon riche de « La Princesse des Ursins » : acte I / Pierre-Luc-Charles Cicéri, atelier de Cicéri, 1825
La Chambre de Desdemona : ferme à l'italienne / Pierre-Luc-Charles Cicéri, atelier de Cicéri, 1829
La Place publique de Venise : acte I, pont du Rialto / Pierre-Luc-Charles Cicéri, atelier de Cicéri, 1829
Le Gothique de « Louis XI » : actes II et V, rideau / Pierre-Luc-Charles Cicéri, atelier de Cicéri, 1832
« Bertrand et Raton » d’Eugène Scribe : acte II, la boutique de « Bertrand et Raton » / atelier Séchan et Cie, 1833
« L’Ambitieux » d’Eugène Scribe : salon / atelier Séchan et Cie : Charles Séchan et Jules Diéterle, 1834
« Angelo, tyran de Padoue » de Victor Hugo : acte I, le jardin / Cicéri, Séchan et Feuchère, 1835
« Don Juan d’Autriche » de Casimir Delavigne : acte III, la chambre de Charles Quint / atelier Séchan et Cie, 1835
« Le Camp des Croisés » d’Adolphe Dumas : acte V, la chambre de Léa / atelier Séchan et Cie, 1838
Le Grand gothique neuf : la prison de « Marie Stuart », rideau à l’italienne / Pierre-Luc-Charles Cicéri, atelier de Cicéri, 1840
« Une chaîne » d’Eugène Scribe : actes III-V, le salon de Clotilde / Philastre et Cambon, 1841
La Chambre du petit Molière / Philastre et Cambon, 1841
« Le Conseiller rapporteur » de Casimir Delavigne : acte I, la ville, rideau / Philastre et Cambon, 1841
« Eve » de Léon Gozlan : acte II, le jardin d’« Eve » / Philastre et Cambon, 1843
« Une fille du Régent » d’Alexandre Dumas père : prologue, effet de neige / Philastre et Cambon, 1846
« Adrienne Lecouvreur » de Scribe et Legouvé : acte V, chambre d’Adrienne / Nolau et Rubé, 1849
« Le Testament de César » de Jules Lacroix et Alexandre Dumas père / Nolau et Rubé, 1849
« Gabrielle » d’Emile Augier : salon / Nolau et Rubé, 1849
« Les Contes de la Reine de Navarre » de Scribe et Legouvé : 3ème acte, salon François 1er / Nolau et Rubé, 1850
« Le Joueur de flûte » d’Emile Augier : salon grec / Nolau et Rubé, 1850
« Le Mariage sous la régence » de Léon Guillard / Nolau et Rubé, 1850
« Les Caprices de Marianne » d’Alfred de Musset : une rue / Nolau et Rubé, 1851
« Valéria » de Maquet et Lacroix / Nolau et Rubé, 1851
« Valéria » de Maquet et Lacroix : un portique chez Valéria au Palatin, terrasse à colonnes, rideau de fond avec la campagne de Rome, acte III / Nolau et Rubé, 1851
« Diane » d’Emile Augier : 2ème acte, salon Louis XIII / Nolau et Rubé, 1852
« Ulysse » de François Ponsard : 3ème acte, la salle du festin / Nolau et Rubé, 1852
« La Pierre de touche » d’Emile Augier et Jules Sandeau : atelier de peinture / Philastre et Cambon, 1853
« La Czarine » d’Eugène Scribe / Nolau et Rubé, 1855
« Rêves d’amour » de Scribe et Biéville / Nolau et Rubé, 1859
« Psyché » de Molière, Corneille et Quinault / Cambon, 1862
« Esther » de Jean Racine : le Palais d’Assuérus / Rubé et Chaperon, 1864
« Maître Guérin » d’Emile Augier : 4ème acte / Nolau et Rubé, 1864
« Hernani » de Victor Hugo/ Cambon, 1867
« Galilée » de François Ponsard / Pierre-François Beauvallet, 1867
« Bérénice » de Jean Racine / Desplechin et Lavathi, 1868
« Dalila » d’Octave Feuillet : acte I, la ville, rideau / Rubé et Chaperon, 1870
« Adrienne Lecouvreur » de Scribe et Legouvé : 3ème acte / Rubé et Chaperon, 1871
« La Vraie farce de Maître Pathelin » d’Edouard Fournier : 1er et 3ème actes / Duvignaud et Gabin, 1872
« Marion de Lorme » de Victor Hugo / Rubé et Chaperon, 1873
« Chatterton » d’Alfred de Vigny : chambre de Kitty Bell, salon riche / Duvignaud et Gabin, 1877
Informations pratiques
Expositions réalisées au Théâtre du Vieux-Colombier par la Bibliothèque-Musée de la Comédie-Française pour la saison 2022-2023.
Pour tout renseignement, s’adresser à : Mélanie Petetin au 01 44 58 14 78 -
melanie.petetin@comedie-francaise.org
Copyright pour toutes les reproductions : ©Coll. Comédie-Française
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La Comédie-Française
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Nous vous rappelons également qu’un seul sac (de type sac à main, petit sac à dos) par personne est admis dans l’enceinte des trois théâtres de la Comédie-Française. Tout spectateur se présentant muni d’autres sacs (sac de courses, bagage) ou objets encombrants, se verra interdire l’entrée des bâtiments.