Version scénique Didier Sandre, par la promotion 2016-2017 de l’Académie de la Comédie-Française
Initiée en 2009, l’Académie accueille chaque saison neuf jeunes issus d’écoles supérieures d’art (six comédiens, un metteur en scène-dramaturge, un scénographe et un costumier). Ils poursuivent leur formation au cœur de la Comédie-Française, partagés entre le plateau, les ateliers décors et costumes ainsi que tous les services de ses trois salles.
Onze mois durant, ils participent à la vie bourdonnante de la Ruche, mettant à l’épreuve de la scène la somme des acquis théoriques et esthétiques reçus dans leurs écoles. Véritable bain de réalité, l’Académie leur offre une expérience pratique et diplômante unique, au contact des artistes invités et grâce aux enseignements dispensés en son sein par l’IGS.
En fin de saison, ils présentent au public une pièce travaillée tout au long de leur année de résidence. La promotion 2016-2017 de l’Académie présente aujourd’hui Hippolyte de Robert Garnier travaillé avec leur parrain de la Troupe Didier Sandre.

Robert Garnier, passionné par la rhétorique et les tragédies antiques, décide de traduire Phèdre de Sénèque. De nombreux rajouts, écrits au moment de la traduction, construisent son Hippolyte, tragédie humaniste qui cherche des réponses aux questionnements religieux, politiques et moraux de son temps.
Les personnages sont confrontés au supplice de devoir choisir : amour, devoir, honneur, responsabilité.
Didier Sandre
Le choix de jouer un classique, dans une langue qui n’est plus tout à fait la nôtre, était un vœu de l’Académie pour terminer une année riche et dense à la Comédie-Française. En tant que parrain de la promotion, j’ai très rapidement pensé à Hippolyte, écrit avant la codification rigoureuse du XVIIe siècle, au moment où l’on interroge le rapport au corps et à la religion, à la mort et à la justice. La pièce est faite de tensions entre le panthéisme gréco-latin qui admet le désir et la fatalité de la destinée humaine, et le christianisme déchiré de la Renaissance. Dans son amour pour Hippolyte, Phèdre transgresse la morale chrétienne en revendiquant jusque dans la mort une idée de Nature dans la liberté du désir. Les personnages sont confrontés au supplice de devoir choisir : amour, devoir, honneur, responsabilité. Si Thésée choisit l’expiation plutôt que la mort dans son dernier monologue, c’est que la tragédie permet, par l’expérience de la souffrance, d’explorer d’autres voies morales et sociales, de fonder un ordre nouveau, pacifié.
L’interprétation [est] toujours une alchimie du corps et de la compréhension d’un texte.
Didier Sandre
Depuis octobre 2016, nous travaillons avec les comédiens de l’Académie sous forme de master-classes pour créer cette carte blanche, mise en forme d’une recherche sur les réponses qu’un jeune acteur d’aujourd’hui peut donner aux problèmes de l’interprétation d’une langue ancienne, archaïsante, d’une forme poétique, d’une métrique contraignante, et de personnages hérités d’une mythologie gréco-romaine placés dans le monde chrétien de la Renaissance et comment une jeune scénographe et une jeune costumière répondent aux mêmes interrogations.
Cette présentation est porteuse de l’esprit de groupe qui fédère la Comédie-Française et tous les services y ont participé. Ayant côtoyé de grands metteurs en scène et de grands textes de la littérature théâtrale, je me considère avant tout comme un « passeur » et je ne m’adresse pas aux comédiens de l’Académie comme à des élèves, mais comme à des acteurs responsables de l’interprétation d’un rôle, construit par leur personnalité, leur singularité, leur expérience et leur travail. Forts d’une grande confiance réciproque, nous nous plaçons dans une dynamique d’interrogation du texte avec le souci d’éviter les clichés attachés à un genre théâtral, et de le relier à un théâtre pour aujourd’hui.
Réflexions sur la langue, la dramaturgie, le rapport au corps, à l’espace, au costume, accompagnent le travail des répétitions, loin d’un travail purement formel, et dans la recherche d’une incarnation, l’interprétation étant toujours une alchimie du corps et de la compréhension d’un texte.

Au Studio-Théâtre
Le 7 juillet à 17h30
et le 8 juillet à 14h et 17h30
Avec :
Entrée libre sur réservation :
JANVIER - JUILLET 2026
La Salle Richelieu fermant pour des travaux le 15 janvier (rénovation de la scène et mise aux normes du bâtiment), la Troupe se produira dès le 14 janvier dans 11 lieux à Paris et à Nanterre.
Outre ses deux salles permanentes, le Théâtre du Vieux-Colombier et le Studio-Théâtre, elle aura pour point fixe le Théâtre de la Porte Saint-Martin et le Petit Saint-Martin et sera présente dans des lieux partenaires : le Théâtre du Rond-Point, l’Odéon Théâtre de l’Europe, le Théâtre Montparnasse, le Théâtre Nanterre-Amandiers, le 13e art, La Villette-Grande Halle et le Théâtre du Châtelet.
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