Le Duc Basin de Guermantes, la Duchesse Oriane de Guermantes, Marcel, et la Grand-Mère de Marcel : le metteur en scène Christophe Honoré dresse le rapide portrait de quatre des personnages principaux de la pièce, joués par Laurent Lafitte, Elsa Lepoivre, Stéphane Varupenne et Claude Mathieu.

le Duc Basin de Guermantes
« Mais comment, Basin ? » On se retourne, Basin est là. Comme toujours. Solide, libre, vacant, vide. Il est celui qui se tient prêt pour donner la réplique au moment venu. Un mur qui renvoie la balle, une surface. La situation semble le contredire, le rappeler à l’ordre, le dénoncer ? Il ne varie pas. Inébranlable. Rien ne le menace, rien ne le fait trembler. Il réplique mais il ne dit rien. Jamais. Il répond toujours présent, pourtant il est ailleurs.

la Duchesse Oriane de Guermantes
« Oriane ne s'intéresse au fond à rien, ni à personne ». Et si c’était faux ? Et si Oriane n’était pas juste une image, mais un fait juste. Un personnage qui trébuche sans cesse. Incapable de tricher, de jouer le jeu jusqu’au bout. Un sujet plus qu’un objet ? Oriane s’intéresse au fond à tout et à tout le monde. C’est une obstinée, une force qui tourne avec le soleil mais est impuissante à créer un mouvement vrai chez ceux qui sont dans son ombre.

Marcel
« Le devoir et la tâche d’un écrivain sont ceux d’un traducteur ». Marcel ne ressemble à rien. Il n’est pas juif comme Swann. Il n’est pas homosexuel comme Charlus. Il n’est pas beau comme Saint-Loup. Il n’est même pas déplacé comme Bloch. À peine est-il un jeune homme amoureux. Il est une forme indistincte et douce qui attend d’être plongée dans une eau magnétique où il pourra s’étirer, se contourner, se colorer, se différencier et devenir un personnage consistant et reconnaissable. Comme un acteur sans texte qui s’apprête à monter sur scène.

la Grand-Mère de Marcel
« … et ma grand-mère repartait, triste, découragée, souriante pourtant, car elle était si humble de cœur et si douce que sa tendresse pour les autres et le peu de cas qu'elle faisait de sa propre personne et de ses souffrances, se conciliaient dans son regard en un sourire où, contrairement à ce qu'on voit dans le visage de beaucoup d'humains, il n'y avait d'ironie que pour elle-même, et pour nous tous comme un baiser de ses yeux qui ne pouvaient voir ceux qu'elle chérissait sans les caresser passionnément du regard. »
JANVIER - JUILLET 2026
La Salle Richelieu fermant pour des travaux le 15 janvier (rénovation de la scène et mise aux normes du bâtiment), la Troupe se produira dès le 14 janvier dans 11 lieux à Paris et à Nanterre.
Outre ses deux salles permanentes, le Théâtre du Vieux-Colombier et le Studio-Théâtre, elle aura pour point fixe le Théâtre de la Porte Saint-Martin et le Petit Saint-Martin et sera présente dans des lieux partenaires : le Théâtre du Rond-Point, l’Odéon Théâtre de l’Europe, le Théâtre Montparnasse, le Théâtre Nanterre-Amandiers, le 13e art, La Villette-Grande Halle et le Théâtre du Châtelet.
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