GEORGE & SOLANGE

« SOLANGE. Tu dis que je suis coquette ; cela n’est pas vrai ; au contraire, je suis très naturelle et très simple. Je t’assure que la lingère est très avare de linge. Son économie est poussée jusqu’à l’avarice. Elle aimerait mieux faire manger le linge par les rats que de le donner… Tu ne fais que me gronder tout le temps. Puisque cela t’ennuie de me voir, envoie-moi mon frère. Si cela ennuie mon frère, envoie-moi Chopin et si cela ennuie Chopin envoie-moi les oiseaux… »

GEORGE. J’ai observé l’enfance de mon fils et de ma fille. Mon fils était moi, par conséquent femme, bien plus que ma fille qui était un homme pas réussi… Il y a ceci pour les gens forts en anatomie : il n’y a qu’un sexe. Un homme et une femme c’est si bien la même chose que l’on ne comprend guère les tas de distinctions et de raisonnements subtils dont sont nourries les sociétés sur ce chapitre-là… Quand nous entrons dans la thèse, soutenue ou combattue en ce moment par de très grands esprits, que l’homme et la femme, le mâle et la femelle sont des êtres essentiellement dissemblables et soumis à des lois opposées, nous entrons selon moi, dans des idées de convention, dans un monde fabriqué de toutes pièces par la conception humaine… Science, esprit, expérience ou génie, parlez, cherchez, classez, décrétez, tant qu’il vous plaira. Les sexes n’expriment qu’un emboîtement d’organes nécessaire à la jonction fécondante. L’homme et la femme sont semblables, ils ne diffèrent que par l’éducation. »

Le 17 octobre à 20h30
Avec Anne Kessler et Claire de la Rüe du Can

SPECTACLE
GABRIEL de George Sand
mise en scène par Laurent Delvert
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RENCONTRE avec Michelle Perrot et Martine Reid
animée par Béline Dolat
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